Le célibataire
(Il arrive en mâchant, tenant un gros
paquet de bonbons vide. S’adressant aux spectateurs) Vous en
voulez ? (Il retourne le sachet et le secoue)
Y’en a plus ! Ch'était le dernier. (Il avale son bonbon)
Je suis venu pour voir ma copine. Elle est sympa ma copine. Pas très jolie et plus très
fraîche... Faut dire qu’elle n’attire plus que les
retraités… Alors vous pensez…. Je suis son sauveur, sa
chance inespérée ! Ouaih ! Elle est
sympa. Elle a toujours plein d’invit. C’est cool pour sortir...
pas cher... Encore plus
cool, quand elle invite aussi sa copine. Qu’est-ce qu’elle est
mignonne, sa copine… Elle est maquée, mais je fais le beau, on
ne sait jamais… (Il fait des mimiques de séduction).
Hier on était en boîte.
Gratos ! Après quelques danses, le mec de la nana l’a emmené
dans un coin, alors j’ai souri à ma…, ma belle pour lui proposer
un verre. T’aurais vu son visage s’illuminer ! A croire qu’elle
avait vu un ange ! Et on se dirige tous deux vers le bar, je
passe mon bras sur ses épaules, je lui demande ce qu’elle veut,
je passe commande et sors mon billet de… 1 000 Euro… Ça
jette !
Et là, le barman refuse mon billet ! Je propose un chèque, il
refuse mon chèque ! Je sors ma carte bleue internationale..., il
l’a refuse pour 10 Euro ! Alors, ma copine sort son
porte-monnaie et tend son billet.
Je
lui ai fait remarquer qu’elle pouvait acheter la bouteille à 200
Euro...
Elle
n’avait pas le même air content… Et je crois qu’elle n’a plus
sorti un mot de la soirée.
Alors le lendemain, vu qu’elle
m’invitait à une première de ciné, je l’ai fait monter chez moi
pour prendre un verre. Je l’ai laissée s’installer sur mon sofa.
Enfin, il a fallu qu’elle se trouve une place, alors elle s’est mise à
ranger mon fouillis. Elle avait fini quand je suis revenu de la
cuisine ! Je lui ai servi de l’orangeade, je n'ai que cela. Elle a
commencé à boire, puis a regardé dans le verre. Et alors, elle me dit :
‘Il est sale ton verre !’ Et moi je lui réponds : ‘Mais non c’est la
décoration !’ Alors elle s’est levée, dirigée vers la cuisine
et a demandé les gants
et le liquide vaisselle.
C’est marrant
comme son visage change, elle est contente et quelques minutes
après, pouf ! Plus personne. Elle n’a pas
aimé le film. Alors en gentleman, je l’ai invité à dîner le
lendemain. Là elle était contente !
On s’est
donné rendez-vous là-bas, mais j’avais garé ma voiture près de
chez elle. Ben oui, chez elle, je sais où me garer. Elle était
là, bien avant moi, à m’attendre avec un grand sourire. Comme
une princesse, elle est entrée dans le restaurant, s’est posée
sur son siège. Un seul mot, charmante ! Et t’aurais vu ses yeux,
lorsque les plats sont arrivés ! Et son sourire. Ah !, ça fait
plaisir….
Et dis donc, elle a un sacré coup de fourchette ! Alors je lui
dis :
‘T’as jamais fini de manger avant moi ! Tu manges trop ! Tu
devrais faire du sport.’ Et pour commencer l’entraînement, nous
sommes revenus à pied chez elle. Là je l’ai questionnée : ‘Cela
te plaît que je te raccompagne à pied ? C’est de la bonne
compagnie, non ?’ J’ai pas compris. Elle restait silencieuse et
boitait. Jolies chaussures ! Neuves ?
Le lendemain, pas de nouvelle. Le
surlendemain pas de nouvelle
Alors, je me dis : ‘Hé, c’est bientôt le week-end, il faut remplir
l’agenda des plaisirs !’ Elle ne répond pas au téléphone, ni à mes
emails. Allez ! Je vais chez elle. Je trouverai bien quelques fleurs
dans le jardin de sa cité. Je pénètre dans la cité, avise une grosse
enveloppe coincée dans une boîte aux lettres. Je m'approche.
Le paquet n'était
pas fermé !
Chouette des bonbons ! (Il chante) Je vous ai
apporté des bonbons, car les fleurs sont périssables. Et les bonbons,
c’est tellement bon !
A peine je me
dirige vers la porte de son immeuble, que la porte
s’ouvre. Elle apparaît, maquillée, coiffée, belle, en
robe longue… Elle me voit, paraît surprise et esquisse
un petit sourire. Elle passe devant moi et sort de la
cité. Je la regarde partir.
Personne
ne m'aime.
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